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Barbie : le tour de force de Greta Gerwig

Cet été 2023 sera marqué par ce que l’on appelle désormais le #Barbenheimer avec la sortie la même semaine de l’univers rose et acidulé de Barbie et le sombre biopic sur le créateur de la première bombe atomique Oppenheimer (par Christopher Nolan avec Cilian Murphy).

Depuis de nombreux mois le suspens était grand autour de l’œuvre de Greta Gerwig et les fuites savamment orchestrées : des photos volées du duo en tête d’affiche Margot Robbie et Ryan Gosling en tenues flashy et roller en bord de mer à Santa Barbara ont commencés à piquer fortement la curiosité jusqu’à l’apparition des premiers teasers qui ont commencé à dessiner la folie du film.

Synopsis

Bienvenue à Barbieland, ici les femmes sont maires, occupent tous les postes à la cour suprême et tous les postes à responsabilités. Cet univers remplie de Barbies et de Kens est un monde merveilleux où les Barbies vivent leur meilleure vies et les Kens… sont juste des Kens.
Alors qu’une journée aussi merveilleuse que les autres commençait pour Barbie stéréotypée (Margot Robbie), celle-ci se découvre des… défauts. Afin de retrouver sa vie féérique d’avant ainsi que sa perfection, elle devra rejoindre le monde réel pour sauver Barbieland.

Une écriture de haut vol

La lecture du synopsis pourrait laisser penser à un film banal – voire un dessin animé – mais on est loin du compte. Avec une précision chirurgicale le scénario expose tous les travers de notre monde profondément patriarcal en décortiquant à coup de punchlines parfaitement ciselées l’incroyable iniquité entre les femmes et les hommes.

La force ne réside pas tant dans le scénario qui comme dit un peu plus haut est très banal mais dans la force de l’écriture : le tour de force est bien là, réussir à faire de Barbie et de son univers le prétexte parfait pour nous amener face à cette dissonance cognitive que nous impose notre monde avec la somme de ses injonction contraires.

Mais si je suis un homme sans pouvoir, ne serais-je donc pas une femme ?

Aaron Dinckins au conseil de direction

Tour de force marketing pour Mattel

Depuis plusieurs années, Barbie est en décalage avec son temps et Mattel voit ses ventes plonger. Malgré des tentatives de rattraper l’écart, celui-ci reste grand entre l’image de la poupée et les questions de notre temps.

A l’origine, Barbie est l’égérie d’une société patriarcale et porte cette image là. Et maintenant, comment changer cela ?
Rien de plus simple : raconter une autre histoire ! Celle où finalement on est tous à côté de la plaque et l’objectif premier de Barbie était bien différent de l’idée que l’on s’en était fait. La preuve : on vend la poupée Barbie et ensuite, il y a Ken.

Après presque 2h de films l’image que l’on se faisait de Barbie est totalement différente. On visualise désormais Barbie comme une défenseuse des droits des femmes prônant le self-empowerment.

Carton plein pour Mattel, qui en acceptant une (violente) auto-critique redore son image en reconstruisant son image sur une ligne directrice bien différente d’avant

Un casting incroyable

Alors que Ryan Gosling n’a jamais réussi à me convaincre (je suis de ceux qui n’aiment pas Drive), il réussit l’exploit ici de me bluffer par une performance parfaite. Margot Robbie comme à son habitude est magnétique à l’écran et porte avec une énergie folle le personnage de Barbie au sommet.

Margot Robbie

Dans le rôle de Barbie

Ryan Gosling

Dans le rôle de Ken

Emma Mackey

Dans le rôle de Barbie

Will Ferrel

CEO de Mattel

Bande Originale

La bande son de Barbie dégaine son lot de stars allant de Dua Lipa à Charli XCX en passant par Billie Ellish. A noter le titre emblématique I’m just Ken interprété par Ken lui même (Ryan Gosling).

Et Mattel dans tout ça ?

La société éditrice de la célèbre poupée se retrouve assez fortement étrillée tout au long du film. Co-produit par Warner Bros et Mattel, le film de Greta Gerwig n’y va pas de main morte en représentant entre autre le conseil de direction de la société dirigé par le génial Will Ferrel comme une bande d’hommes au QI proche de celui d’une huître.

Mattel ressort très clairement gagnant de l’exercice en réussissant à faire pivoter l’opinion, mais à quel point l’entreprise était-elle impliquée dans le processus créatif ? S’est elle laissée embarquée dans l’aventure à ses dépends ou l’ensemble était-il totalement prémédité ? L’avenir nous le dira peut être.

Au vu du succès du film en salles, ils envisagent désormais 14 films sur leurs différents jouets…

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