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Black Earth Rising

La nouvelle série Netflix nous plonge dans l’enfer du génocide Rwandais en exposant avec talent les contradictions de cette période.

Une approche brillante

Nous suivons les aventures de Kate Ashby, jeune enquêtrice pour l’avocat international Michael Ennis. Celle-ci a été sauvée du génocide lorsqu’elle n’était qu’une enfant et n’a désormais aucun souvenir de cette époque en dehors d’un tenace syndrome post-traumatique et des marques dans sa chair.

Les intrigues se déroulent de nos jours au travers des enquêtes de Kate et Michael qui gravitent donc autour du génocide rwandais qui a décimé près de 800 000 Tutsis par le gouvernement Hutu de l’époque en seulement 100 jours. On pourrait croire cette époque lointaine, mais c’était il y a à peine 25 ans, en 1994.

Leurs soif de justice les amène des tribunaux de la Haye (Cour Pénale Internationale) jusqu’à l’étude du système judiciaire Rwandais en passant entre autre par les tribunaux français.

L’histoire déchirante de Kate en quête de racine et de sa propre histoire est surtout un très bon prétexte pour découvrir dans cette affaire que personne n’est totalement innocent. Le gouvernement français de l’époque a notamment été un acteur non négligeable en appuyant le gouvernement génocidaire en place.

Hugo Blick, le showrunner à qui l’on doit également The Honourable Woman et The Shadow Line réussit l’exploit d’exposer les contradictions de cette période plus que trouble où certaines victimes sont aussi coupables que leurs bourreaux.

Un duo au sommet

De nombreux personnages gravitent autour des 8 épisodes mais les piliers sont Michaela Coel (Chewing Gum, Black Mirror) qui incarne avec puissance Kate Ashby et John Goodman (The Big Lebowski, Argo, The Artist,…) pour le redoutable avocat international Michael Ennis.

Ce duo d’acteur porte avec un charisme et une sincérité assez dingue leurs personnages de battants torturés par un passé douloureux. Michaela Coel crève littéralement l’écran par son interprétation.

Bande son

La musique du générique n’est autre que You Want It Darker du légendaire canadien Léonard Cohen.

La sélection des titres pour accompagner les différents épisodes va de Nina Simone avec Thandewye en passant par un certain Lou Reed avec son intemporel Vanishing Act ou bien The National avec le puissant Afraid Of Everyone.

Le thème de la série est quant à lui composé par Martin Philipps qui sort une bande son oppressante et puissante en accord parfait avec les séquences parfois difficiles.

On notera le sublime titre Je Suis Vivant reprise à différents moments au fil des épisodes. Parfaitement dans l’esprit de la série.

Mon avis

Black Earth Rising est le genre de série dont on ne sort pas tout à fait indemne. Le chemin est par instant long pour avoir une vision claire de l’histoire, mais Hugo Blick nous amène avec ce thriller politique et historique sur des chemins inattendus et traite avec talent un sujet qui a le mérite de rappeler à tous que la folie des hommes n’est jamais loin.

En conclusion, il faut parfois s’accrocher pour suivre l’ensemble de l’intrigue, mais cette série est un must see.