Chaque saison de cette super production Netflix est un évènement. The Crown s’est imposée en 3 saisons comme une référence dans le paysage sériel. Cette 4ème opus n’y déroge pas et s’attaque avec brio à la période s’étalant de 1977 à 1990, avec l’arrivée à l’écran de la Dame de Fer et de la Princesse du Peuple.
Le biopic romancé d’Elizabeth II en 60 épisodes
Le scénariste britannique Peter Morgan connu pour ses scripts basés sur les faits historiques (comme dans les excellents Le dernier roi d’Écosse ou Rush) s’est attaqué à la monarchie anglaise (qu’il avait déjà traité en 2006 dans The Queen).
Netflix a offert l’opportunité au réalisateur de porter à l’écran les temps forts de la monarchie sous le règne d’Elisabeth II de son sacre jusqu’à aujourd’hui. Afin de refléter au mieux le temps qui passe, le casting évolue toutes les 2 saisons. Ainsi, Claire Foy (qui fait d’ailleurs une apparition en S4) incarna la reine dans les 2 premières saisons et c’est Olivia Colman qui reprit le flambeau sur les saisons 3 et 4.
Il fut un temps prévu de conclure la série au bout de 5 saisons mais finalement le showrunner est revenu sur sa décision et compte bien continuer à développer les prochaines années sur 2 saisons supplémentaires.
Une saison 4 très politique
La saison 4 fait la part belle à la relation Prince Charles/Diana, mais également accorde un temps majeur à la politique très dure menée par Margaret Thatcher. En 1979, chef du parti Conservateur, celle-ci remporte les élections et devient premier ministre du Royaume-Uni. Le pays fait alors face à des difficultés économiques majeures : chômage, grèves et récession.
C’est une politique implacable qui sera alors défendue par la Dame de Fer. Durant les 11 ans de ses mandats, elle n’hésitera pas à littéralement aller là où la majorité de ses ministres ne se seraient jamais aventurés. On notera en fait notable ses décisions entraînant en 1982 la guerre des Malouines (île au sud de l’Argentine) qui fut une victoire militaire mais également populaire. Cela lui permis notamment sa réélection en 1983.
La « révolution » Thatcher à l’écran est évidemment clivante et fait appel aux avis politiques de chacun. La série s’attarde au delà des faits politiques, sur la froideur de Margaret, sa ténacité et son entêtement. Entêtement qui lui valut notamment des frictions avec la Reine, entre autre sur sa position contre les sanctions contre l’Afrique du Sud lors de l’Apartheid (épisode 48 contre 1).
L’autre fait le plus marquant, c’est « l’assassinat politique » dont est victime Thatcher. Malgré toutes les élections remportées, son gouvernement se retourne contre elle et mettant ainsi un terme à sa carrière.
Un casting impeccable
Alors que les deux premières saisons étaient portées par le duo royal Claire Foy (First Man : Le Premier Homme sur la Lune) et Matt Smith (Docteur Who, Lost River) depuis la 3ème saison c’est une toute nouvelle team avec l’oscarisée Olivia Colman (The Favorite, Broadchurch) et Tobias Menzies (Outlander, Game of Thrones). Le reste de la famille royale n’est pas en reste : la soeur de la reine, Margaret est incarnée par Héléna Bonham-Carter (Fight Club, Harry Potter, Charlie et la chocolaterie…) ainsi que Josh O’Connor (Seule la terre, Peaky Blinders, Doctor Who) excellent dans le rôle du Prince Charles.
A ce casting vient se rajouter en saison 4 deux personnages qui n’ont absolument rien à voir l’un avec l’autre mais sont pour autant contemporains : Margaret Thatcher l’impitoyable première femme premier ministre au Royaume Unis incarné par Gillian Anderson. Ainsi que la naturelle et éclatante Lady Di incarnée quant à elle par la brillante Emma Corrin.
Difficile de faire plus opposé que ces deux là, elles n’auront d’ailleurs pas l’occasion de se côtoyer dans la série. Porter à l’écran des personnages historiques aussi charismatique est un énorme défi. Focus sur ces deux actrices de talent.
Emma Corrin
Alors que l’année 2020 est compliquée pour une très grande partie de la planète (pandémie tout ça), pour la jeune britannique c’est cette année que sa carrière débute réellement avec un premier vrai rôle dans Misbehaviour aux côté de Keira Knightley. Mais c’est avec The Crown et sa performance qu’elle s’impose sur petit écran.
Jouer la princesse de Galles est un challenge de taille : la princesse du peuple a marqué des générations entières et ce personnage médiatique passe des paillètes à la douleur du quotidien en quelques secondes. Emma Corrin est sans nul doute une star en devenir.
Gillian Anderson
Il y a quelques années, la sceptique Gillian Anderson accompagnait son croyant de partenaire David Duchovny dans la cultissime série X-Files. La talentueuse actrice a sonné son retour sur le devant de la scène sériel avec sa géniale interprétation de la mère sexologue et fantastique d’Otis dans la toute aussi géniale Sex Education.
Dans The Crown, les challenges sont doubles : l’actrice partageant sa vie avec le showrunner les deux doivent établir des limites claires pour éviter de rendre la situation invivable sur les plateaux et dans leur vie. Mais évidemment, le point principal c’est qu’interpréter la Dame de Fer est un pari extrêmement risqué pour une actrice.
Margaret Thatcher étant une des personnalités les plus détestées dans l’histoire récente d’Angleterre, l’interpréter à l’écran est un défi de taille. Malgré cela, l’actrice le relève haut la main. Campant une Thatcher incroyable de froideur, de détermination et de préjugés (entre autre sur la capacité des femmes à diriger), de l’élocution à l’apparence l’interprétation est tout simplement folle. A des années lumières de son personnage dans Sex Education.
Hans Zimmer à l’OST
Qui de mieux pour composer une bande son royale ? C’est à l’incontournable compositeur allemand Hans Zimmer que l’on doit le thème de la série
The Crown s’affiche
Je le souligne rarement, mais la campagne d’affichage autour de cette nouvelle saison nous offre des visuels somptueux.
Tristesse infinie aux palais
L’histoire est certes romancée (et cette saison 4 n’est pas validée par la Couronne), mais ce qui est le plus frappant c’est sans contexte la tristesse de tous les membres de la famille. Ecrasés par les enjeux d’image et de « devoir », ils n’existent que pour une seule chose : être les faire valoir de la Reine.
Le couple Diana/Charles est le parfait exemple du dysfonctionnement chronique de la famille royale. Certainement lié à la « faiblesse » du Prince qui contrairement à ses parents et grands parents avant eux ne réussit pas à effacer ou à minima masquer ses sentiments pour une certaine Camilla.
L’autre point effrayant, c’est la déconnexion totale d’Elizabeth II. Il est désormais lointain le temps où pour elle l’exercice de se plier aux coutumes était un fardeau. C’est désormais une reine en pilote automatique et en déconnexion absolue avec le peuple, ses sentiments et tout particulièrement ses enfants. Elle semble n’être finalement qu’un simple témoin du temps qui passe enfermé entre son palais de Buckingham Palace et ses parties de chasse.
Quel casting pour la saison 5 ?
Le règne d’Olivia Colman est arrivé à son terme, c’est une toute nouvelle équipe (plus âgée du coup) qui va reprendre la couronne. Le casting n’est pas encore complet mais les têtes d’affiches sont déjà identifiées.
La production de la saison 5 est actuellement prévue pour Juin 2021 et le retour est donc planifié pour 2022. Pas de The Crown en 2021 donc.
A ne pas rater
Comme les précédentes, cette saison est extrêmement riche et couvre un très grand nombre de temps forts. Porté par un casting mémorable de femmes fortes incarné par des actrices incroyable : Gillian Anderson, Emma Corrin, Olivia Colman et Helena Bonham-Carter.
C’est à voir et c’est dispo depuis le 15 Novembre sur Netflix. Toudoum.
Bande annonce
Pour compléter
L’histoire romancée de la période récente, certains faits sont adaptés et pour certains sujets à controverses.
Quelques liens pour vous accompagner dans le visionnage :